Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
journal de jacques
10 juillet 2017

CHINE: UN HOPITAL CONSTRUIT POUR TUER N° 2

L’ascension d’un chirurgien


À la fin des années 1990, Shen Zhongyang, un chirurgien de transplantation du foie, ne pouvait pas aller plus loin dans sa carrière : l’industrie de la transplantation d’organes était peu développée en Chine et les opérations à risque. Les clients désirant recevoir des organes étaient peu nombreux et les sources d’organes bien limitées.

En mai 1994, il effectue à Tianjin sa première greffe du foie après avoir convaincu un travailleur migrant de 37 ans souffrant de cirrhose de subir une transplantation. À l’époque, les greffes étaient effectuées sans frais pour les receveurs d’organes, principalement en raison du faible taux de réussite.

Le Dr. Shen Zhongyang, directeur du centre de transplantation du Premier hôpital central de Tianjin. (Kanzhongguo)

Le Dr. Shen Zhongyang, directeur du centre de transplantation du Premier hôpital central de Tianjin. (Kanzhongguo)

Des années se sont écoulées sans grand changement, jusqu’au retour en 1998 de Shen Zhongyang du Japon où il avait obtenu son diplôme de docteur en médecine.  À son retour, il investit son propre argent (100 000 yuans / 13 500 euros) pour mettre en place une petite unité de transplantation à l’hôpital central de Tianjin.

Au début, le progrès était lent : à la fin de 1998, son unité de transplantation n’avait effectué que sept greffes de foie. En 1999, ils en ont fait vingt-quatre

En 2000, les choses ont rapidement changé comme si une nouvelle source d’organes était subitement apparue. Au cours de la décennie suivante, Shen Zhongyang a été à la tête d’un des plus gros business de la transplantation d’organes en Chine.

À l’hôpital de Tianjin, le nombre de greffes a commencé à progresser rapidement : 209 greffes de foie vers janvier 2002, puis un total cumulé de 1 000 greffes à la fin de 2003, selon un rapport publié dans Enorth Netnews, porte-parole des autorités municipales de Tianjin.

Le succès du Premier hôpital central de Tianjin reflète tout le système chinois de la transplantation d’organes : l’absence de transparence ; des liens en coulisses avec le secteur paramilitaire ; des sources d’organes qui restent inexpliquées et leur obtention rapide (ce qui suggère l’existence d’un groupe de donneurs prêts à la demande) ; et une technique chirurgicale permettant de prélever

Surnommé le Centre oriental de transplantation d’organes, le bâtiment de 500 lits et de 36 000 mètres carrés, devait devenir, selon Enorth Netnews, un « centre universel de transplantations capable d’effectuer des greffes de foie, de reins, de pancréas, d’os, de peau, de cheveux, de cellules souches, de cœur, de poumons, de cornées et de gorge ».

Le nouvel établissement de l’hôpital se composait d’un service d’urgence, d’un centre ambulatoire et d’un service de transplantation qui les surplombait.

En 2004, tandis que le Centre oriental de transplantation était en cours de construction, afin de répondre à la demande l’empire de transplantation de Shen Zhongyang s’est étendu à cinq succursales à Tianjin, Pékin et dans la province du Shandong. Dans leurs documents officiels, le groupe a revendiqué effectuer le plus grand nombre de greffes du foie dans le monde et le plus grand nombre de greffes de reins en Chine.

La succursale de Pékin se trouvait dans l’Hôpital général de la police armée du peuple, une force de police paramilitaire du Parti communiste  forte de plus d’un million d’agents.  Shen Zhongyang y occupait le poste du directeur du département de transplantation.Si un centre de transplantation d’organes en Chine devait être choisi comme le plus tristement célèbre, ce serait probablement le Centre oriental de transplantation de Tianjin. Cet établissement est devenu un véritable casse-tête pour les autorités chinoises et leur histoire officielle de l’industrie de transplantation d’organes en Chine.

Le nouvel établissement de l’hôpital se composait d’un service d’urgence, d’un centre ambulatoire et d’un service de transplantation qui les surplombait.

En 2004, tandis que le Centre oriental de transplantation était en cours de construction, afin de répondre à la demande l’empire de transplantation de Shen Zhongyang s’est étendu à cinq succursales à Tianjin, Pékin et dans la province du Shandong. Dans leurs documents officiels, le groupe a revendiqué effectuer le plus grand nombre de greffes du foie dans le monde et le plus grand nombre de greffes de reins en Chine.

La succursale de Pékin se trouvait dans l’Hôpital général de la police armée du peuple, une force de police paramilitaire du Parti communiste  forte de plus d’un million d’agents.  Shen Zhongyang y occupait le poste du directeur du département de transplantation.

Si un centre de transplantation d’organes en Chine devait être choisi comme le plus tristement célèbre, ce serait probablement le Centre oriental de transplantation de Tianjin. Cet établissement est devenu un véritable casse-tête pour les autorités chinoises et leur histoire officielle de l’industrie de transplantation d’organes en Chine.

Le nouvel établissement de l’hôpital se composait d’un service d’urgence, d’un centre ambulatoire et d’un service de transplantation qui les surplombait.

En 2004, tandis que le Centre oriental de transplantation était en cours de construction, afin de répondre à la demande l’empire de transplantation de Shen Zhongyang s’est étendu à cinq succursales à Tianjin, Pékin et dans la province du Shandong. Dans leurs documents officiels, le groupe a revendiqué effectuer le plus grand nombre de greffes du foie dans le monde et le plus grand nombre de greffes de reins en Chine.

La succursale de Pékin se trouvait dans l’Hôpital général de la police armée du peuple, une force de police paramilitaire du Parti communiste  forte de plus d’un million d’agents.  Shen Zhongyang y occupait le poste du directeur du département de transplantation.

Si un centre de transplantation d’organes en Chine devait être choisi comme le plus tristement célèbre, ce serait probablement le Centre oriental de transplantation de Tianjin. Cet établissement est devenu un véritable casse-tête pour les autorités chinoises et leur histoire officielle de l’industrie de transplantation d’organes en Chine.

 

L’impossibilité d’obtenir des chiffres fiables


En Chine, il est extrêmement difficile d’obtenir des chiffres fiables sur le nombre réel de transplantations d’organes effectuées au fil des années, qu’il s’agisse de ceux d’un seul hôpital ou des chiffres globaux. Ce n’est d’ailleurs que récemment que le pays s’est doté d’un système national de transplantation d’organes. Auparavant c’était une jungle d’hôpitaux en concurrence les uns avec les autres pour garnir leurs chiffres d’affaires. Ils étaient tous engagés dans le trafic d’organe afin de s’assurer leur approvisionnement humain par tous les moyens. L’intégrité statistique ou toutes sortes de chiffres fiables étaient le cadet de leurs préoccupations.

Aux États-Unis par exemple, obtenir le nombre de transplantations d’organes effectuées est très simple. Le réseau des prélèvements d’organes et des transplantations est affilié au Ministère de la Santé et alimente une base de donnée, qui peut être interrogée sur une dizaine de critère. Ainsi par exemple, le nombre total de greffe réalisées entre janvier et septembre 2015 aux États-Unis est précisément de 23 134.

 D’autres centres de données fournissent des informations hospitalières spécifiques. Le registre scientifique des receveurs de greffes est capable de fournir des informations détaillées sur n’importe quel centre de transplantation. Ainsi, dans l’État de New York, le centre le plus actif est le New York PresbyterianHospital/Columbia Univ. Medical Center.

Selon un rapport qui compile les informations remontant jusqu’en avril 2015, 110 greffes de foie ont eu lieu en 2013, contre 142 en 2014. Le rapport d’une soixantaine de pages contient d’abondantes informations sur les patients sur liste d’attente, les types de donneurs, les taux de greffes et bien plus encore. Aucune information de cette nature n’existe sur les hôpitaux en Chine – et à juste titre : c’est un secret d’État.

L’année dernière, dans une rare interview accordée aux journalistes chinois, le Dr Huang Jiefu, fonctionnaire chinois et porte parole de la politique de transplantation des organes en Chine, a été inhabituellement franc sur la difficulté d’obtenir des chiffres. L’interview faisait partie d’un plan de propagande permettant à Huang d’envoyer un message (plus tard dévoilé) stipulant que la Chine n’utilisait plus d’organes des prisonniers exécutés.

« La peine de mort est un secret d’État », a déclaré Huang. « Les organes provenaient des prisonniers exécutés. Si vous connaissez le nombre de transplantations effectuées, alors vous êtes détenteur d’un secret d’État ».

Pressé par le journaliste de mieux s’expliquer, Huang a répliqué à nouveau : « La question que vous abordez est trop sensible. Voilà pourquoi je ne peux pas en parler plus clairement. Si vous y réfléchissez, vous comprendrez. Parce qu’il n’y a pas de transparence dans ce pays, vous ne pouvez pas savoir d’où proviennent les organes ; le nombre de transplantations effectuées est aussi un secret ».

Mais des chiffres fuitent inévitablement, même d’une formidable machine de propagande comme celle du Parti communiste chinois. Dans le cas du Premier hôpital central de Tianjin, plusieurs moyens permettent de se les procurer. Même si le procédé n’est pas extraordinairement original, examinons-en quelques-uns.

Les chiffres officiels


La première source de donnée est tout simplement un graphique pris sur une page du Centre oriental de transplantation, aujourd’hui disparue mais archivée. Ce graphe indique le nombre cumulé des greffes de foie entre 1998 et 2004. D’une année sur l’autre, les chiffres annuels ont explosé : 9, 24, 78, 129, 272, 289 et 800. Toutefois, ces chiffres sont contredits par ceux obtenus à partir d’autres sources officielles.

Sur la même page, une publicité annonce le temps d’attente pour obtenir une greffe de foie : deux semaines – du jamais vu dans les pays où existent des systèmes de dons volontaires. Les données sur les foies sont un bon moyen pour estimer le nombre d’exécutions réalisées pour faire les transplantations, puisque qu’il s’agit d’un organe vital et que sa greffe complète est synonyme de mort de l’individu. Puisse qu’en Chine, les exécutions ont toujours été la seule source de transplantation d’organes –  jusqu’à preuve du contraire – la question du nombre devient cruciale. Le problème avec ce graphe est que ses données s’arrêtent en 2004.

Le pastiche


Une autre méthode consiste à s’intéresser aux chiffres avancés par les médias. Dans ce cas, à partir de l’an 2000, le chiffre était de 78 – le même que celui de la source précédente. La source est un article consacré à Shen Zhongyang dans la revue Science and Technology Daily intitulé :« Il a porté la technique de greffe de foie à l’apogée de la médecine mondiale ». Un peu plus tard, une autre source de 2000, avance le chiffre total de 100.

En 2001, il n’y a pas de chiffres cumulés, mais le total annuel était de 109 greffes de foies et 80 de rein, selon l’encyclopédie médicale chinoise et certaines dépêches.

En 2002, il n’y a pas de chiffre annuel non plus, mais le cumulatif était de 300 selon Shen Zhongyang. En 2003, le total cumulé à Tianjin était 645 (même si l’équipe de l’hôpital de Tianjin a effectué près de 400 autres greffes dans d’autres hôpitaux à travers la Chine, selon un rapport officiel) et les chiffres annuels de 253. 
C’est à ce moment là, en fin d’année qu’un budget est approuvé pour la construction de 17 étages supplémentaires au Centre oriental de la transplantation d’organe. En 2004, aucun total annuel spécifique n’a été publié – mais le total cumulatif se situait aux alentours de 1 000, selon un rapport de la grande encyclopédie médicale chinoise en ligne, le réseau de l’éducation médicale.

En 2006, 655 transplantations ont été effectuées selon la page officielle de Shen Zhongyang et un article qu’il a rédigé pour un journal médical. Dans cet article, il expliquait avec fierté que son centre venait de battre le record du monde des transplantations hépatiques détenu sur les dix dernières années par l’Université de Pittsburgh. Et puis… silence radio.

Le Centre oriental de la transplantation d’organe de Tianjin a officiellement ouvert ses portes le 1er septembre 2006. On ignore pourquoi, au moment où les chiffres devaient exploser, les données annuelles ont tari.

Coïncidence ou pas, des allégations ont commencé à surgir en mars 2006, faisant état de prisonniers de Falun Gong qui servaient de principale source au trafic d’organes en plein essor en Chine. Les fonctionnaires chinois ont rejeté ces allégations comme étant de la propagande fumeuse, sans jamais sérieusement réfuter les arguments présentés ni leurs conclusions. De toutes les sources disponibles, seuls deux chiffres apparaissent après 2006 et ils proviennent de la même source : un site web sur Shen Zhongyang publié par les autorités de propagande de Tianj.

 

                                                                                                                        J.BILHON

 



 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité