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journal de jacques

23 juillet 2017

ACTUALITES

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BIENTOT UN DIVORCE A L'ELYSEE ATTENTION BRIGITTE UN JEUNETTE ARRIVE. Mercredi à 17 heures Le Président Macron reçoit Rihanna à l’Élysée soit disant pour parler éducation pour » l'association fonds pour l'éducation « mais il aura déjà reçu pour la même...
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22 juillet 2017

HOMMAGE AU GENERAL DE VILLERS DE LA PART D'UN ANTIMILITARISTE

Après la charge de Castaner contre Villiers, la polémique repart de plus belle Le porte-parole du gouvernement n'a pas mâché ses mots contre le général Pierre de Villiers, qu'il accuse d'avoir «mis en scène sa démission» « Le chef d'état-major a été déloyal...
21 juillet 2017

Etats généraux de l'alimentation

Etats généraux de l'alimentation
Etats généraux de l'alimentation les français au bout de cinq ans de macronisme. Le ministre de l'Agriculture, Jacques Mézard, a déclaré mardi « Le niveau des prix n'est pas àl'heure actuelle à un niveau suffisant » ,,à l'issue d'une rencontre avec le...
24 juillet 2017

Dissidents chinois 1ère partie

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Bao Tong né en novembre 1932 à Haining, Zhejiang) était l'ancien directeur du Bureau des réformes politiques du Comité central du Parti communiste chinois et le secrétaire politique de Zhao Ziyang, Premier ministre de 1980 à 1987.

Il fut emprisonné à la .

En octobre 2010, Bao Tong a affirmé que Liu Xiaobo mérite le prix Nobel de la paix dont il est lauréat et qu'il s'agit d'un encouragement du monde libre qui doit renforcer « l'appel à la réforme politique au sein de la société civile »[

 

Ai Weiwei Il est l'un des 303 intellectuels chinois signataires de la Charte 08 .Ai Weiwei a été arrêté par la police le 3 avril 2011, officiellement pour évasion fiscale, et libéré sous caution le 22 juin 2011, après 81 jours d'enfermement dans un lieu inconnu et des conditions dégradantes, ce qui avait soulevé une vague d'indignation à travers le monde[5]. Il reste en liberté conditionnelle et ne peut quitter Pékin sans autorisation, jusqu'au 22 juillet 2015, date à laquelle il récupère son passeport chinois.



Liu Xiaobo , il est placé en détention le 8 décembre 2008, en réponse à sa participation à la Charte 08, un manifeste critiquant le régime autoritaire chinois. Il est formellement arrêté le 23 juin 2009 sous le chef de suspicion d’« incitation à la subversion du pouvoir de l’État,  selon la China Review News. Après plus d'un an de détention, la Police armée du peuple l'accuse officiellement le 9 décembre 2009 et transmet son dossier aux procureurs. Le 25 décembre 2009, Liu Xiaobo est condamné à onze ans de prison pour subversion, ce qui provoque de nombreuses réactions internationales.

Le 8 octobre 2010, le prix Nobel de la paix lui est attribué pour ses « efforts durables et non violents en faveur des droits de l’homme en Chine. » Il est le premier citoyen chinois à se voir attribuer un prix Nobel alors qu'il réside en Chine. Liu Xiaobo est la troisième personne à gagner un prix Nobel alors qu'il est en détention après Carl von Ossietzky (1935) et Aung San Suu Kyi (1991], la deuxième personne (la première étant Ossietzky) à se voir refuser d'envoyer un représentant recevoir le prix en son nom et le dernier prix Nobel de la paix en prison.

Le 26 juin 2017, on annonce qu'il a bénéficié d'une mesure de libération conditionnelle pour raison médicale et qu'il a été transféré dans un établissement de l'Université médicale de Chine pour y être traité du cancer du foie, en phase terminale, par une équipe de spécialistes. La Fondation Dui Hua précise qu'il n'est pas libre et continue de purger sa peine dans un lieu autre que la prison elle-même. Human Rights Watch demande que Liu Xiaobo puisse choisir librement son centre médical pour recevoir un traitement adéquat.

Il meurt le 13 juillet 2017 des suites de sa maladie. Il est le deuxième prix Nobel de la paix à mourir privé de liberté après le journaliste Carl von Ossietzky, alors qu'il était détenu par les nazis.



Gao Xingjian :grandit durant les répercussions de l'invasion japonaise en Chine orientale[1]. Son père est banquier et sa mère actrice amatrice. C'est elle qui éveille très tôt l'intérêt de son fils pour les arts de la scène et de l'écriture.

Lors de la Révolution culturelle, il est envoyé durant six ans en camp de rééducation à la campagne et se voit forcé de brûler une valise dans laquelle il avait dissimulé plusieurs manuscrits. Il n'est autorisé à partir à l'étranger qu'après la mort de Mao, en 1979.





Ni Yulan a été emprisonnée pendant un an en 2002, pour avoir porté atteinte à la propriété publique lors d'une manifestation de protestation contre la démolition d'une maison traditionnelle à Pékin ; elle doit désormais marcher à l'aide d'une canne, après avoir été battue pendant sa détention dans les prisons chinoises[3].

Sa propre maison a été rasée en 2008. Elle a été arrêtée en avril 2008 pour s'y être opposée. Son procès a été prévu le 4 août de la même année[1].

Assignée à résidence dans un hôtel avec son mari, elle devait payer l’addition ce qui lui était impossible car elle était privée de revenus depuis qu’elle avait été radiée du barreau. Pour Ni Yulan, c’était devenu une prison noire, un des lieux de détention illégaux pour opposants. En avril 2012, elle est condamnée à plus de 2 ans de prison ferme[4].

Elle est libérée en 2013 dans un mauvais état de santé.

En 2016, elle reçoit le Prix international Femme de courage. Ni Yulan a été empêchée de quitter la Chine, pour s’envoler vers Washington et recevoir son prix[



Vei Jingsheng : Les autorités prirent prétexte de sa correspondance avec l'étranger sur la guerre sino-vietnamienne pour accuser Wei Jingsheng de trahison et activité contre-révolutionnaire. Condamné par le régime à 15 ans de prison, il est libéré en septembre 1993 par Jiang Zemin. Sa première sortie est consacrée à Ding Zilin, une universitaire dont le fils de 17 ans est mort le 3 juin 1989 lors de la révolte de Tiananmen. Puis il est de nouveau arrêté en mars 1994 et condamné à 14 ans de prison. Il a été libéré pour raison médicale en novembre 1997 après 18 ans d'incarcération et expulsé aux États-Unis.

Depuis sa prison, Wei Jingsheng écrivit à Deng Xiaoping de nombreuses lettres qui furent sorties clandestinement et publiées. Ainsi, en 1992, il écrit un longue lettre au sujet du Tibet, démontrant sa profonde compréhension de cette question. Il y remet notamment en cause la suzeraineté de la dynastie Qing sur le Tibet.



Hu Jia : Le 26 novembre 2007, Hu Jia intervient au Parlement européen par webcam à l'occasion d'une audition sur les droits de l'homme en Chine et déclare :

« C'est ironique que l'un des responsables de l'organisation des Jeux olympiques soit le chef du Bureau de la sécurité publique qui est responsable de tant de violations des droits de l'Homme. Il est très grave que les promesses officielles n'aient pas été tenues avant les Jeux olympiques. »

Le 5 décembre 2007, alors qu'ils sont assignés à résidence, il reçoit, avec sa femme, un prix spécial de Reporters sans frontières-Fondation de France, pour continuer à informer le monde entier des conséquences néfastes pour la population chinoise des préparatifs des JO

Le 27 décembre 2007, 20 policiers l'arrêtent à son domicile pour « incitation à la subversion du pouvoir de l'État ». Pendant plusieurs mois personne ne sait où il se trouve On finit par savoir qu'il est au centre de détention de la sécurité publique de Pékin, où sa femme et son avocat peuvent s'entretenir avec lui le 1er février 2008.

Le 3 avril 2008, Hu Jia est condamné à 3 ans et demi de prison pour incitation à la subversion du pouvoir de l'État ; l'acte d'accusation lui reproche d'avoir diffusé des phrases comme celle-ci :

« J'ai vraiment honte que notre pays soit régi par cette sorte d'organisation, et estime qu'elle ne vivra pas plus de cent ans. Si elle ne se désintègre pas, elle sera rapidement transformée comme la dernière dynastie, le parti communiste devrait mourir de sa mort naturelle»

Le 30 mars 2010, la mère de Hu Jia est convoquée à la prison pour signer une autorisation de scanner, pour suspicion de cancer du foie. Son état de santé préoccupant conduit Zeng Jinyan à demander une libération pour raisons médicales.

Fang Lizhi :est un dissident et astrophysicien chinois, membre du bureau et coprésident de Human Rights in China

Pendant les manifestations de la place Tian'anmen, Fang et son épouse, Li Shuxian, ont reçu l'asile de l'ambassade américaine à Pékin, le 5 juin 1989. Il reçut à cette occasion le Prix Robert F. Kennedy des droits de l'homme[10]. Après avoir obtenu l'autorisation officielle de quitter la Chine, ils ont été conduits au Royaume-Uni, le 25 juin 1990, par un avion C-135 de l'U.S. Air Force[





Harry wu

il est incarcéré le 27 avril 1960 dans un camp du laogaï, à cause, selon ses dires, de ses « origines bourgeoises » et pour avoir critiqué l’invasion de la Hongrie alors alliée de la Chine. On lui aurait aussi reproché de faire partie d'un groupe d'étudiants catholiques. Harry Wu est étiqueté comme « droitier contre-révolutionnaire ». Les membres de sa famille et ses amis sont contraints à le dénoncer comme « contre-révolutionnaire ». Sa mère, qui a refusé de le faire, se suicide[

À partir de 1969, il est classé comme « prisonnier libre » dans un camp du Shanxi, il y est mineur de fond pendant 9 ans. Les conditions de détention du « travailleur libre » sont similaires à celles des condamnnés à la réforme par le travail. Ils sont mals nourris, toujours séparés de leur famille, sans lien avec l'extérieur si ce n'est à travers les flots de propagande déversés continuellement par les haut-parleurs du camp et les lectures obligatoires « qui les guideront tout au long de la réforme idéologique »

À la suite des bouleversements politiques consécutifs à la mort de Mao Zedong et la chute de la bande des Quatre en 1976, il est libéré en 1979 après avoir purgé sa peine de dix-neuf ans et être passé par douze camps différents. Réhabilité politiquement, il obtient en 1980 un poste d'enseignant à l'université de géoscience à Wuhan, poste qu'il occupe jusqu'en 1985. La même année, ayant reçu de l'université de Berkeley en Californie une proposition à y travailler comme chercheur invité jusqu'en 1987, il quitte son pays pour les États-Unis. Le poste n'étant pas rémunéré, pour gagner sa vie, il travaille la nuit dans un magasin de beignets] à San Francisco. Il est ensuite recruté comme chercheur par l'Institut Hoover, boîte à idées conservatrice sise à l'université Stanford



Wang Dan : est né en 1969. Il est un étudiant politiquement actif du département d'Histoire de l'université de Pékin, organisant des salons de la démocratie dans son école. Quand il participe au mouvement qui va mener aux manifestations de 1989, il rejoint l'organisation du mouvement en tant que représentant de l'université de Pékin. Par conséquent, immédiatement après les manifestations de la place Tian'anmen, il devient la personne la plus recherchée sur une liste de 21 fugitifs. Wang tente de se cacher, mais est arrêté le 2 juillet de la même année et est condamné à quatre ans de prison en 1991. Après une libération sur parole en 1993, il continue à écrire publiquement (des publications destinées à l'extérieur de la Chine continentale) et est à nouveau arrêté en 1995 pour conspiration contre le Parti communiste chinois[2] et est condamné en 1996 à 11 ans de prison.

Peu avant la visite en Chine du président américain Bill Clinton en 1998, Wang est relâché pour raisons médicales et s'envole pour les États-Unis pour suivre un traitement contre la gastro-entérite et des maux de tête. En 2007, la seconde condamnation de Wang expire, il est officiellement relâché et le certificat de libération est remis à ses parents le 2 octobre 2007.



Cai Chongguo : Lors des manifestations de la place Tian'anmen, il est présent à Pékin le 4 juin 1989, où « l’Armée du peuple a tiré sur le peuple ». « J’ai vu, de mes yeux vu, les chars reculer sur les cadavres qu’ils avaient écrasés, une fille avec une robe bleue — je m’en souviendrai toujours — et un garçon vêtu de vert. ».

Âgé de 34 ans il est doctorant en philosophie à l'université de Wuhan où prévenu qu'il est en danger, il embarque à Shenzhen pour Hongkong avec un ami sur un chalutier. Les garde-côtes chinois l'arraisonnent, et il plonge dans la mer avec son ami. Ils mettront quatre heures à regagner le rivage où ils sont découverts par l'équipe chargée de les exfiltrer, grâce à l'opération Yellow Bird, qui les confie à un garde-côte chinois complice. Cai Chongguo arrive à Paris le 14 juillet 1989 au matin. Il est accueilli à l'aéroport par des sinologues et des policiers en armes et est amené sous escorte dans le gîte où se trouve une dizaine d'autres exfiltrés, dont Wuer Kaixi, Yan Jiaqi et Wan Runnan. Il est accueilli l'après-midi avec eux dans une tribune autour de la place de la Concorde pour le défilé du Bicentenaire de la Révolution. On leur cède les sièges prévus pour les officiels chinois, mais ni François Mitterrand, ni aucun ministre ne s'affiche à leur côté. Pierre Bergé offrit aux étudiants chinois la Maison chinoise de la démocratie, un espace au 21 de la rue de Tournon. Les dissidents créent leur revue officielle, Minzhu Zhongguo (« Chine démocratique »), dont Cai Chongguo est le rédacteur en chef. Cai Chongguo est un des rares à s'installer en France avec Zhang Lun, qui passa sa thèse sous la direction du sociologue Alain Touraine



Ding Zilin :

« Ce printemps-là, mon fils a passé beaucoup de temps sur la place. Il s'occupait du service d'ordre lycéen, distribuait des vivres et des boissons aux étudiants, se souvient-elle. Moi, à cette époque, j'étais plutôt conservatrice. J'essayais de le retenir, mais il n'y avait rien à faire : chaque soir, il attendait que je dorme pour quitter la maison et filer sur la place.  »

Le 3 juin vers 23 h 10, son fils Jiang Jielian est tué d'une balle dans le dos, dans le quartier de Muxidi, lors des manifestations de la place Tian'anmen]. Ding Zilin récupérera ses cendres. Celles-ci sont dans un coffre

Membre du parti communiste chinois de 1960 à 1992, se décrivant elle-même comme ayant été une « communiste sincère », elle considère le gouvernement de Beijing comme une dictature et appelle à un changement de régime[

L'écrivain Liu Xiaobo travaille avec Ding Zilin [note 1] et demande qu'elle soit retenue pour le prix Nobel, ignorant que c'est lui qui en sera le lauréat. Les anciens leaders des étudiants du 4 juin, Wuer Kaixi et Wang Dan, toujours en exils, contacteront téléphoniquement Ding Zilin afin de lui exprimer leurs regrets pour la mort de son fils[12]. Quand le dissident Wei Jingsheng est libéré en septembre 1993, sa première sortie est consacrée à Ding Zilin

Lors de la quatrième conférence mondiale sur les femmes organisée par l'ONU en 1995 à Pékin, Ding est retenue pendant six semaines, avec son mari, pour empêcher les journalistes venus en Chine à cette occasion de la rencontrer. En 2000, Lois Wheeler Snow, épouse d'Edgar Snow, souhaitait remettre un message de soutien à Ding Zilin, des policiers l'ont empêché d'accéder à son logement

En 2004, Amnesty International demande la libération de Ding Zilin et deux autres mères de Tian'anmen, Zhang Xianling et Huang Jinping[note 2], emprisonnées certainement pour les empêcher de commémorer le 15e anniversaire des événements du 4 mai 1989 selon l'organisation non gouvernementale. En 2005, Ding Zilin a adressé une lettre ouverte au président Hu Jintao lui demandant des excuses : « Vous et vos prédécesseurs avez effacé la mémoire du 4 juin des livres. En cela, vous avez bien réussi. Vous avez été plus méthodiques que ces comploteurs japonais de l'aile droite qui ont tenté d'effacer l'histoire du massacre de Nankin ». Après la mort de Zhao Ziyang] en 2005, Ding Zilin demande à participer à la cérémonie à sa mémoire, sa présence est refusée par les autorités chinoises.

Après l'attribution du prix Nobel de la paix à l'écrivain chinois Liu Xiaobo en octobre 2010, Ding Zilin et son époux Jiang Peikun sont incarcérés puis détenus en un lieu tenu secret]. Zhang Xianling, autre membre de l'association des Mères de Tiananmen, condamne alors « le gouvernement qui prive de sa liberté Ding Zilin.

En 2011, des milliers de manifestants se rassemblent à Hong Kong afin de commémorer les événements du 4 juin. Wang Dan, un des leaders des étudiants de l'époque et Ding Zilin se sont adressés à la foule par liaison vidéo].

En mai 2014, Ding Zilin est de nouveau placée en résidence surveillée à l'approche du vingt-cinquième anniversaire des évènements]. Elle ne peut se rendre sur la place en mémoire de la mort de son fils.

En septembre 2015, son mari Jiang Peikun décède.

En 2016 à l'occasion de l'anniversaire de Tiananmen, Ding Zilin est de nouveau sous résidence surveillée avec sa ligne téléphonique coupée et un accès à son domicile contrôlé.



La suite des dissidents chinois demain
bonne soirée                                                                                  J.Bilhon

















21 juillet 2017

Charte 08

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CHARTE 08

 
 
I. Préambule    
Cette  année  marque  le  100e  anniversaire  de  la  première  constitution  chinoise,  le  60e  anniversaire  de  la  promulgation  de  la  Déclaration  universelle  des  droits  de  l'homme,  le  30e  anniversaire  du  « Mur  de  la  Démocratie » à Pékin et le 10e anniversaire de la signature par la Chine du Pacte international relatif aux droits  civils et politiques. Après avoir traversé une longue période de luttes, de désastres en matière de droits humains,  d’épreuves et de vicissitudes, les citoyens de Chine en sont venus à voir clairement que la liberté, l’égalité et les  droits de l’homme constituent les valeurs universelles communes de l’humanité et que la démocratie et les  régimes  républicain  et  constitutionnel  constituent  le  cadre  institutionnel  fondamental  de  la  vie  politique  moderne.  Toute  entreprise  de  « modernisation »  s’écartant  de  ces  valeurs  universelles  et  de  ce  cadre  institutionnel politique fondamental ne peut être qu’un processus désastreux de dépossession des droits de  l’homme, de corruption de l’humain et d’annihilation de la dignité.  
Quelle direction va prendre la Chine du XXIe siècle ?  Va‐t‐elle poursuivre sa modernisation contrôlée par un  pouvoir autoritaire ou va‐t‐elle reconnaître les valeurs universelles, entrer dans le courant majoritaire, et établir  un régime démocratique ?  Voilà un choix inéluctable. 
Les bouleversements survenus à partir du milieu du XIXe siècle mirent à nu la décadence du régime despotique  traditionnel et marquèrent le prélude des «plus grands changements qu’aura connus la Chine depuis plusieurs  milliers d'années." Le succès mitigé du mouvement d’auto‐renforcement, qui visait simplement à s'approprier la  technologie de fabrication d'équipements occidentaux, de même que la cuisante défaite navale chinoise durant  la Guerre sino‐japonaise de 1895, confirmèrent l'obsolescence du régime chinois. La première tentative de  changement institutionnel moderne survenait lors de la réforme constitutionnelle de 1898, qui fut cruellement  écrasée par les ultraconservateurs de la cour impériale. La révolution de 1911 sonna plus tard le glas d’une  autocratie  impériale  plus  de  deux  fois  millénaire,  donnant  naissance  à  la  première  république  asiatique.  Cependant, un contexte particulier de conflits sociaux et de pressions extérieures pavèrent la voie au retour du  despotisme, la nouvelle république n’ayant finalement été qu’un rêve fugace.  
L'échec des mouvements d’imitation des biens d’équipement occidentaux et de renouveau institutionnel incita  bon nombre de nos précurseurs à réfléchir aux racines culturelles de nos maux. Ainsi prit forme le mouvement  du 4 mai 1919, sous la double bannière de la science et de la démocratie. Pourtant, cet effort allait, à son tour,  sombrer dans le chaos de la guerre civile et des agressions étrangères, qui interrompirent le processus de  modernisation politique de la Chine. Celle‐ci ayant repris sa quête constitutionnelle après la victoire de la guerre  de résistance contre le Japon, le dénouement de la guerre civile entre le Parti communiste et le Guomintang finit  par faire sombrer le pays dans l’abîme du totalitarisme. 
Baptisée « République populaire », la «Chine nouvelle » fondée en 1949 ne fut, en fait, que le royaume du toutpuissant  Parti.  Le  Parti  communiste  au  pouvoir  monopolisa  en  effet  la  totalité  des  ressources  politiques,  économiques et sociales du pays, pour produire une longue série de désastres au niveau des droits humains, 

 
incluant la Campagne anti‐droitiste, le Grand Bond en avant, la Révolution culturelle, les Incidents de la place  Tian’anmen,  la  répression  des  activités  religieuses  populaires  et  du  mouvement  de  protection  des  droits  (weiquan) des citoyens. Le peuple chinois et le pays tout entier ont payé pour tout cela un prix extrêmement  lourd, plusieurs dizaines de millions de personnes ayant perdu la vie. 
Au cours des deux dernières décennies du XXe siècle, la politique de "réforme et d'ouverture" a permis au   peuple chinois de s’affranchir de la pauvreté généralisée et du totalitarisme de l'époque de Mao Zedong, de voir  leur niveau de richesse et de vie augmenter considérablement, avec le rétablissement partiel de la liberté  économique  individuelle  et  des  droits  sociaux.  La  société  civile  a  commencé  à  croître,  de  même  que  les  revendications populaires pour un meilleur respect des droits humains et pour la liberté politique. Comme l'élite  au pouvoir s’était elle‐même engagée sur la voie de la propriété privée et de l'économie de marché, elle a  évolué d’un rejet pur et simple des droits de l’homme vers une acception partielle de certains droits.  
En 1997 et en 1998, le gouvernement chinois signait deux importantes conventions internationales relatives aux  droits de l'homme. En 2004, il amendait sa constitution pour y enchâsser l'expression "respecter et protéger les  droits de l'homme." Cette année, en 2008, il s’est engagé à articuler et à mettre en œuvre un « Plan d’action  national pour la protection des droits de l’homme. » Malheureusement, la plupart de ces progrès politiques sont  pour l’instant restés lettre morte. La Chine possède bel et bien un cadre juridique, mais pas d’état de droit; la  Chine a bien sa constitution, mais pas de régime constitutionnel : telle est bien la réalité politique chinoise, pour  qui a des yeux pour voir. L'élite au pouvoir continue de s'accrocher à sa domination autoritaire, refusant tout  changement politique, ce qui entraîne pour conséquence: une corruption officielle endémique; un état de droit  qui n’arrive pas à s’établir; des droits de l'homme douteux; un effondrement de la moralité; une polarisation  sociale; un développement économique asymétrique; de graves atteintes à l'environnement naturel et humain;  les libertés civiles, le droit à la propriété et au bonheur n’arrivent pas à trouver de garantie institutionnelle; une  accumulation croissante des contradictions sociales; une hausse constante des sentiments d’insatisfaction; et en  particulier, ces derniers temps, un exacerbation des antagonismes entre fonctionnaires et citoyens et une forte  poussée d’incidents impliquant des groupes de personnes. Tout cela démontre une nette tendance vers des  dérapages catastrophiques; la désuétude des institutions et du régime actuels impose des changements urgents. 
 

 
 
II. Nos principes fondamentaux  
En ce moment historique où se joue l’avenir de la Chine, il nous faut réexaminer le processus de modernisation  des cent dernières années et réitérer les valeurs fondamentales suivantes:  
 
Liberté : La liberté est au cœur des valeurs humaines universelles. La liberté d'expression, la liberté de la presse,  la liberté de réunion, la liberté d'association, la liberté de mouvement, ainsi que le droit de grève et de  manifestation sont quelques unes des manifestations tangibles de la liberté. Sans liberté florissante, impossible  de parler de civilisation moderne. 
Les droits de l'homme : Les droits de l'homme ne sont pas octroyés par l’État. Chaque personne naît avec les  droits inhérents à sa dignité et à sa liberté. Première raison d’être du gouvernement, la protection des droits  humains constitue à la fois le fondement de la légitimité des pouvoirs publics et la première exigence de la  politique consistant à  « placer l'homme au centre de nos préoccupations ».  La succession de catastrophes  politiques qui ont parsemé l'histoire récente de la Chine est la conséquence directe du mépris des autorités pour  le respect des droits humains. L’être humain constitue l’essentiel de l’État, l’État est au service de l’être humain,  le gouvernement n’existe que pour lui. 
Égalité.  Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits, sans distinction de situation  sociale, d'occupation, de sexe, de condition économique, d'origine ethnique, de couleur de la peau, de religion  ou d’opinion politique. Il faut appliquer les principes de l'égalité devant la loi et de l’égalité des droits sociaux,  économiques, culturels, civils et politiques du citoyen.  
Républicanisme.  Le  républicanisme,  c’est  «le  gouvernement  par  tous,  la  coexistence  pacifique »,  à  savoir  séparation des pouvoirs , contrôle et équilibre, balance des intérêts; en d’autres mots, il s’agit d’un régime dans  lequel différents regroupements et groupes sociaux d’origines culturelles et de croyances religieuses multiples   participent de manière pacifique  à la gestion des affaires publiques, sur la base des principes de participation  égale, de compétition juste et de débat politique commun.  
Démocratie. Les principes les plus fondamentaux de la démocratie sont la souveraineté populaire et l’élection  du gouvernement par le peuple. La démocratie a les caractéristiques suivantes: (1) La légitimité du pouvoir et le  pouvoir politique viennent du peuple.  (2) Le pouvoir politique s’exerce par l’intermédiaire des choix faits par le  peuple. (3) Les citoyens jouissent d’un véritable droit de vote et les titulaires des principaux postes officiels à  tous les niveaux de gouvernement sont déterminés au moyen d'élections périodiques. (4) Tout en respectant la  volonté de la majorité, les droits fondamentaux de la minorité sont également respectés. Autrement dit, la  démocratie est l’instrument moderne permettant la création d’un véritable gouvernement "du peuple, par le  peuple et pour le peuple."  
Régime constitutionnel. Par l’entremise de son cadre juridique et de l’état de droit, le régime constitutionnel  garantit les libertés fondamentales et les droits du citoyen définis dans la constitution, limite et définit les  pouvoirs et le champ d’action du gouvernement, tout en offrant le cadre institutionnel nécessaire.  

 
En Chine, l’époque de l’autoritarisme impérial est à jamais révolue. Les régimes autoritaires et totalitaires sont  en voie de disparition dans le monde entier et les citoyens sont en passe de devenir les véritables maîtres de  leur État. Pour la Chine, la solution consiste à en finir avec cette mentalité de vassal à la merci de « despotes  éclairés »  et  de  « fonctionnaires  intègres »  et  de  favoriser  une  idéologie  citoyenne  axée  sur  les  droits  et  considérant la participation comme un devoir. La Chine doit pratiquer la liberté et la démocratie et promouvoir  l’état de droit. 
 
III. Que préconisons‐nous ? 
Animés d’un esprit citoyen responsable et constructif, nous soumettons donc les recommandations concrètes  suivantes sur la gouvernance étatique, les droits des citoyens et le développement social :  
1. Révision de la Constitution. Nous devons refondre la constitution à la lumière des valeurs et principes  exposés ci‐haut et en abroger les dispositions contraires au principe de souveraineté populaire, afin de faire de  la constitution une véritable garantie des droits de l'homme et une autorisation d'exercice des pouvoirs publics.  Pierre d’assise juridique de la démocratisation de la Chine, la constitution doit être la loi suprême du pays, que  nul individu, groupe ou parti politique ne saurait enfreindre.   
2. Séparation  des  pouvoirs,  contrôle  et  équilibre. Nous devons construire un  gouvernement  moderne  et  garantir  la  séparation  des  pouvoirs  législatif,  judiciaire  et  exécutif.  Il  faut  établir  les  principes  d’une  administration clairement encadrée par la loi et d’un gouvernement responsable, afin de prévenir une extension  abusive des pouvoirs administratifs.  Le gouvernement doit rendre compte aux contribuables. Il faut établir un  régime  de  séparation  des  pouvoirs,  de  contrôle  et  d’équilibre  entre  le  gouvernement  central  et  les  gouvernements locaux, les pouvoirs du gouvernement central étant clairement délégués par la constitution et  les entités locales jouissant d’une pleine autonomie.  
3. Démocratie législative. Les membres des organes législatifs à tous les niveaux sont choisis par élection directe.   Les processus législatifs doivent être démocratiques et adhérer aux principes de justice et d’équité.  
4. Pouvoir judiciaire indépendant. Le système judiciaire doit demeurer au‐dessus des intérêts de tout parti  politique, demeurer indépendant et à l’abri de toute ingérence, afin de garantir l’impartialité de l’administration  de la justice. Il nous faut établir une Cour de justice constitutionnelle et instituer des procédures d’examen  constitutionnel,  afin  de  préserver  l’autorité  de  la  constitution.  Dès  que  possible,  nous  devrons  abolir  les  commissions politiques et juridiques du Parti à tous les échelons, qui portent une grave atteinte à l’état de droit,  afin d’éviter que les instances publiques ne soient utilisées à des fins personnelles. 
5. Utilisation de l’appareil d’État à des fins d’intérêt public. Les forces militaires doivent être soumises au  contrôle  de  l’État.  Le  personnel  militaire  doit  prêter  allégeance  à  la  constitution  et  au  pays.  Les  organes  gouvernementaux et du Parti doivent se retirer des forces armées et celles‐ci doivent élever leur niveau de  professionnalisme. Tous les agents de la fonction publique, y compris les policiers, doivent faire preuve de  neutralité politique.  Il faut en finir avec la pratique actuelle de discrimination politique dans l’embauche des  agents de la fonction publique.  

 
6. Garantie des droits de l'homme. Il faut garantir efficacement les droits de l'homme et faire respecter la  dignité humaine. On doit établir une Commission des droits de l'homme qui soit responsable devant l'organe  législatif suprême, afin d’empêcher le gouvernement d’abuser de ses pouvoirs et de violer les droits de l’homme.  Il faut en particulier garantir la liberté personnelle des citoyens, afin de faire en sorte que personne n’ait à subir  d'arrestation illégale, de détention illégale, d’assignation à comparaître illégale, d’interrogatoire illégal, ou de  sanction illégale. La «rééducation par le travail" doit être abolie.  
7. Élection des agents de la fonction publique. Il doit y avoir un système complet d'élections démocratiques  fondées sur le principe d’"une personne, un vote."  L'élection directe des responsables administratifs aux  différents échelons de gouvernement doit être institutionnalisée progressivement. Le droit à des élections libres  tenues périodiquement et le droit des citoyens de se porter candidat aux postes publics sont inaliénables.  
8. Égalité ville‐campagne. Il faut abolir le présent système d'enregistrement des ménages fondé sur le dualisme  ville‐campagne et le remplacer par un système qui donne à chaque citoyen les mêmes droits constitutionnels et  la même liberté de mouvement.  
9. Liberté d’association. Il faut garantir le droit des citoyens à la liberté d’association. Les procédures actuelles   d'enregistrement des groupes non gouvernementaux pour fin d’approbation devraient être remplacées par un  système dans lequel ces groupent n’ont qu’à déposer un dossier d’enregistrement. Il faut abolir l’interdiction de  former des partis politiques; l’action des partis politiques devrait être régie par la Constitution et le cadre  juridique; il faut abolir les privilèges d’un parti jouissant du monopole de l’exercice du pouvoir et garantir les  principes de concurrence libre et loyale entre partis politiques, établissant ainsi la normalisation et la légalisation  politiques des partis.  
10. Liberté de réunion. La liberté de réunion pacifique, la liberté de manifestation et la liberté d'expression sont  des libertés fondamentales du citoyen stipulées par la Constitution. Ces libertés ne devraient pas être soumises  à des ingérences illégitimes ni à des restrictions anticonstitutionnelles de la part du parti au pouvoir ou du  gouvernement.  
11. Liberté  d'expression. Nous devons réaliser la liberté d'expression, la liberté de la presse et la liberté  académique, garantissant ainsi le droit des citoyens à l’information et à la supervision de la chose publique. 
Il faut également promulguer une « Loi sur la presse » et une « Loi sur l’édition », pour abolir les restrictions sur  la presse.  De même, il faut abolir la clause du Code criminel chinois portant sur le « crime d’incitation au  renversement du pouvoir de l’État », afin de décriminaliser la parole. 
12. Liberté de religion. La liberté de religion et de conviction doit être garantie; il faut en outre instituer une  séparation de la religion et l'État. Il ne doit y avoir aucune ingérence gouvernementale dans les activités  religieuses.  Nous devons examiner et abolir tout règlement administratif ou local limitant ou supprimant la  liberté religieuse des citoyens. Le système actuel de gestion des activités religieuses au moyen de dispositions  administratives doit être aboli, de même que les processus actuels d’enregistrement exigeant des groupes  religieux (et de leurs lieux de culte) une autorisation officielle avant d’obtenir statut légal, pour leur substituer  un système d’enregistrement ne nécessitant aucune autorisation. 

 
13. Éducation civile. Dans nos écoles, nous devons abolir l’éducation politique et les examens politiques au  service  du  parti  au  pouvoir  et  fortement  teintés  d’idéologie,  au  profit  d'une  éducation  civile  axée  sur  la  promotion des valeurs universelles et les droits des citoyens, favorisant une prise de conscience à titre de  citoyen ainsi que la promotion de vertus citoyennes appelant à se mettre au service de la société.  
14. Protection de la propriété privée. Nous devons établir et protéger le droit à la propriété privée, promouvoir  un  système  d’économie  de  marché  libre  et  ouvert.  La  liberté  entrepreneuriale  doit  être  garantie  et  les  monopoles  administratifs  abolis.  Nous  devons  créer  une  Commission  de  gestion  des  actifs  nationaux,  responsable devant l’instance populaire suprême, afin de surveiller le transfert raisonnable et ordonné des  entreprises  d'État  à  des  entités  de  propriété  privée,  tout  en  clarifiant  les  questions  de  propriété  et  de  responsabilité relatives à ces actifs. Nous devons instituer une nouvelle réforme foncière favorisant la propriété  privée des terres et garantissant aux citoyens, en particulier aux paysans, le droit à la propriété du sol.  
15. Réforme financière et fiscale. Nous devons établir : une réglementation démocratique et responsable des  finances publiques qui assure la protection des droits du contribuable; un système de finances publiques doté  d’une claire définition des pouvoirs et devoirs des intervenants; un partage raisonnable et efficace du pouvoir  fiscal entre les différents niveaux de gouvernement (gouvernement central, province, etc); une réforme fiscale  majeure, ayant pour objectif une réduction des taux d’imposition, une simplification du régime fiscal et un  partage plus équitable du fardeau fiscal. Les organes administratifs ne doivent pas être en mesure d'augmenter  les impôts ni d’instituer  de  nouveaux impôts, sans délibération publique et approbation de la part d'une  assemblée démocratique. Nous devons réformer le système de propriété afin d'encourager la concurrence entre  un plus large éventail de participants du marché, faciliter l’accès aux marchés financiers et créer les conditions  favorisant l’émergence d’acteurs financiers non‐gouvernementaux, afin de dynamiser les systèmes financiers.  
16. Sécurité sociale. Nous devons établir un régime de sécurité sociale universel, garantissant la satisfaction des  besoins les plus fondamentaux du citoyen en matière d’éducation, de soins de santé, de retraite et d'emploi.  
17.  Protection  de  l'environnement.  Il  faut  protéger  l'environnement  écologique  et  promouvoir  le  développement durable, de façon responsable envers les générations futures et l’humanité toute entière.  
En plus de clarifier et de prioriser les responsabilités du gouvernement à cet égard ainsi que celle de ses agents à  tous les niveaux, on doit également laisser le champ libre et favoriser la participation et la supervision des  organisations non gouvernementales dans cette sphère d’activité. 
18. Une république fédérée.  Au titre de grande puissance responsable, la Chine doit travailler au maintien de la  paix et du développement régional, en manifestant une attitude d’égalité et d’équité. À Hong Kong et à Macao,  nous devons soutenir les libertés qui sont déjà en place. En ce qui concerne Taiwan, nous devons déclarer notre  engagement envers les principes de liberté et de démocratie et ensuite négocier d'égal à égal dans un esprit de  collaboration interactive, afin de rechercher une formule de réconciliation entre les deux rives du Détroit de  Taiwan.  Nous  devons  explorer,  en  faisant  preuve  de  grande  sagesse,  les  pistes  potentielles  et  les  réaménagements institutionnels pouvant mener à la prospérité commune des diverses ethnies de Chine et, dans  le cadre du constitutionnalisme démocratique, fonder une République fédérée de Chine.  

 
19. Justice en période de transition.  La réputation de toutes les victimes de persécution politique au cours des  campagnes politiques du passé, y compris celle des membres de leur famille, doit être rétablie; l’État doit en  outre leur offrir réparation. Tous les prisonniers politiques et les prisonniers de conscience doivent être libérés,  de même que toute personne condamnée pour ses convictions. Une Commission Vérité doit voir le jour, afin de  faire la lumière sur ces événements historiques, d’établir les responsabilités et de promouvoir la justice; des  efforts de réconciliation seront par la suite engagés sur cette base. 
 
IV. Conclusion 
Au titre de grande puissance membre du Conseil de sécurité et de la Commission des droits de l’homme des  Nations Unies, la Chine devrait être en mesure de contribuer à la cause de la paix mondiale et au progrès des  droits de l'homme. Malheureusement, la Chine demeure aujourd’hui le seul grand pays du monde à se trouver  encore enlisé dans un régime politique autoritaire qui continue de générer une série de crises sociales et de  désastres au niveau des droits humains. En plus d’entraver le développement de la Chine, cet état de fait freine  également le progrès de l'ensemble de l'humanité. Cette situation doit changer ! La démocratisation politique  de la Chine ne saurait être reportée à plus tard.  
En conséquence, animés de cet esprit civil osant agir, nous rendons publique cette « Charte 08 ». Nous espérons  que tous les concitoyens qui partagent notre sentiment de crise, de responsabilité et de mission, qu'ils fassent  ou non partie du gouvernement et indépendamment de leur statut social, s’attacheront à rechercher l'identité  de vues tout en mettant de côté les divergences mineures et pourront prendre une part active à ce mouvement  civil, afin de promouvoir ensemble de grands changements dans la société chinoise et afin de créer le plus  rapidement possible un pays libre, démocratique et constitutionnaliste. Nous réaliserons ainsi les aspirations et  les rêves que notre peuple poursuit inlassablement depuis plus d’une centaine d'années. 
 

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19 juillet 2017

Emmanuel Macron, chef désarmé Privé d'emploi familiaux sauf Macron

Emmanuel Macron, chef désarmé

Macron reproche au général de Villiers, son chef d’état-major, d’avoir protesté contre les coupes sombres qui risquent de s’abattre sur nos brigades et nos divisions. Seulement c’est devant l’Assemblée que ce dernier s’est exprimé, pas devant la presse.

 Dans sa quête pour affirmer son autorité, qui le mène d’une poignée de main théâtralisée avec Trump à des gros yeux faits à Poutine ou d’un road-trip en Pick-up sur les Champs-Elysées à un hélitreuillage sur les flots bleus, Macron a décidé de jouer du menton face au chef d’État-major des armées.

Le seul vrai patron

Macron, sautant sur l’occasion de s’affirmer, a néanmoins martialement fait savoir qu’il était le vrai et seul patron et qu’en cas de désaccord avec lui Villiers n’avait plus qu’à remiser son képi. On est au bord de la crise de nerfs dans les casernes.

Les troupes, lit-on dans la presse, approuvent les protestations du général qui ne comprend pas comment on peut réclamer efforts et risques à des soldats dont on réduit concomitamment les moyens d’agir et de se protéger.

Mais le soldat suprême ?

Mais, au fait, Macron est-il légitime à se draper dans une toge de soldat suprême ?

Le Président de la République est le chef des armées aux termes de l’article 15 de la Constitution. Mais il faut bien comprendre qu’il s’agit, dans l’esprit et même la lettre du texte fondamental, de veiller à éviter le pire à la Nation.

Garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités, le Président est le seul responsable politique à pouvoir donner l’ordre d’engagement des forces nucléaires.

Si l’on descend d’un cran, le Président définit certes les orientations et arrête les décisions en matière de défense au sein de conseils placés sous sa présidence. Mais c’est le gouvernement qui détermine et conduit la politique de la Nation.

Pour cela, il dispose de l’administration et de la force armée (article 20 de la constitution). Le Premier ministre est responsable de la Défense nationale (article 21). Il assure la mise en œuvre des mesures décidées en conseil de défense et de sécurité nationale.

Il s’appuie sur le Secrétariat général de la Défense nationale (SGDN) qui s’est transformé en 2009 en un secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) aux missions élargies.

Le chef et ses subordonnés

Le ministre de la Défense prépare et met en œuvre quant à lui la politique de défense dont il assume, avec la Premier ministre, la responsabilité devant le Parlement : organisation et entraînement des forces armées, recrutement et gestion du personnel, réalisation des armements, infrastructures.

Il est assisté par des « grands subordonnés » : le chef d’état-major des armées, le délégué général pour l’armement, le secrétaire général pour l’administration, les chefs d’état-major de l’armée de terre, de la marine, de l’armée de l’air.

Bref, lorsqu’il s’agit comme en ce moment de trancher des questions budgétaires, on est en plein dans les compétences gouvernementales assignées au Premier ministre et dans sa foulée au ministre de la Défense.

Le devoir de dire la vérité

Et il est du devoir du chef d’État-major, interrogé par des parlementaires, de leur dire la vérité sur l’état des troupes. Macron veut jouer au chef mais il se trompe de combat.

Du reste, les industriels de la défense ont fait part, selon le journal L’Opinion, de leur mécontentement lors du discours du président de la République aux armées, la veille du défilé militaire du 14 juillet, face à l’effort de réduction de 850 millions d’euros des programmes d’équipements pour financer les opérations extérieures. Refusant d’applaudir au discours du président, ils ont quitté l’hôtel de Brienne sans participer à la garden-party.

Édouard Philippe et Florence Parly aux abonnés absents

Avez-vous entendu Monsieur Philippe et Madame Parly sur ce sujet ? Nenni. On doit même désormais se demander si madame Boulard n’a pas pris prétexte de l’affaire des emplois fictifs du Modem pour quitter son ministère, consciente qu’elle y compterait pour du beurre.

Tant que Monsieur Macron nous parlait de son rôle jupitérien avec le sourire, on pouvait croire à une forme de boutade. S’il prend les choses au sérieux, il faudra qu’il se souvienne que le pouvoir absolu est synonyme de responsabilité absolue. Même Zeus n’était pas seul sur l’Olympe.

Or, ici comme dans toutes les affaires qui agitent en ce moment l’exécutif, fait cruellement défaut à ce président ce que les anciens et Clausewitz nommaient le nerf de la guerre, à savoir l’argent.

Plus un sou en caisse

Macron prend des airs martiaux mais il n’a plus sou vaillant. À la première embuscade où périront des soldats français mal équipés, il devra rendre des comptes. Tout comme quand reprendront les attentats islamistes et qu’on constatera qu’à nouveau services de renseignement et de police furent défaillants dans un contexte de crédits diminués.

Plus les jours passent, plus le règne macronien apparaît comme un condensé, un précipité des errements de celui de son prédécesseur. Des grandes déclarations, des impôts pour la classe moyenne, des coupes budgétaires mal conçues et finalement la désillusion pour tous. Seul le conditionnement publicitaire a changé, autre manière de dire que les Français se sont faits emballés

Le Général De Villier à démissionner

 

 

Privés d'emplois familiaux, les députés s'agacent du statut promis à Brigitte Macron

Des députés de droite comme de gauche dénoncent une incohérence de l'exécutif, alors que la loi s'apprête à interdire le recours aux emplois familiaux à l'Assemblée Nationale.

«Faites ce que je dis mais pas ce que je fais!», enrage sur Twitter ce mardi l'ancien ministre et député LR Thierry Mariani. En cause, le statut et le budget dont devrait bientôt disposer la première dame Brigitte Macron, comme l'avait annoncé son époux de président. Une disposition inédite, et qui vise à plus de transparence, mais qui intervient «au même moment où l'on fait interdire les “emplois familiaux” au Parlement», fustige le fondateur de la Droite Populaire. Et l'ex-représentant des Français de l'Étranger n'est visiblement pas le seul à dénoncer ce qui apparaît comme une contradiction, si ce n'est une injustice.

À gauche également, la perspective de voir officialisé le rôle de Brigitte Macron irrite. Invité ce matin de l'émission Territoires d'infos sur Sud Radio - Public Sénat, le député socialiste Luc Carvounas relève:«Dans l'histoire des couples présidentiels, les premières dames ont toujours eu des activités bénévoles». «Je ne vois pas pourquoi la femme du chef de l'État aurait un budget sur de l'argent public. On est en train de nous dire qu'il faut recruter des centaines d'administrateurs à l'Assemblée pour contrôler tous nos tickets de caisse, et on va allouer un budget à la femme du chef de l'État, je ne suis pas d'accord», s'agace encore le maire d'Alfortville (94). Un sentiment d'incohérence également dénoncé du côté de la gauche radicale, comme l'illustre le député Eric Coquerel. «Brigitte Macron serait donc une collaboratrice. Pourtant on va interdire aux députés d'employer leur famille non?», s'interroge-t-il sur Twitter.

Déjà près de 200 courriers quotidiens

L'officialisation du statut de Brigitte Macron n'est pourtant pas une surprise. Emmanuel Macron avait promis de clarifier les fonctions de son épouse, afin de rompre avec le flou qui prévalait jusqu'ici pour le statut des conjointes des chefs d'État français. Elle dispose actuellement d'une équipe de deux à trois collaborateurs et de deux secrétaires. Deux agents de sécurité assurent par ailleurs sa protection. Très sollicitée par courrier par les Français, son cabinet indiquait il y a peu au Figaro qu'elle reçoit près de 200 lettres quotidiennes. Si les fonctions précises qui seront attribuées à Brigitte Macron ne seront connues qu'après l'été, on sait déjà que la première dame souhaite agir en faveur de la scolarisation des enfants hospitalisés et pour soulager les difficultés rencontrées par les personnes handicapées.

En plus d'une équipe, la première dame aura donc un budget pour le fonctionnement de ses activités et la rémunération de ses collaborateurs. Si le montant précis du budget que mobilisera Brigitte Macron ne peut pas encore être déterminé, P

19 juillet 2017

ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE TENZIN DELEK RINPOCHE

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Anniversaire de la mort de Tenzin Delek Rinpoche,prisonnier politique tibétain . La Chine l’a laissé mourir » à petit feu » en prison, en le torturant et en refusant de lui porter des soins pour de graves problèmes médicaux . Tenzin Delek Rinpoché est...
18 juillet 2017

Paquet à 10 euros, vache à lait fiscale

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Paquet à 10 euros, vache à lait fiscale Il apparaît totalement fallacieux de brandir l’argument de la santé publique pour justifier la hausse du paquet de cigarettes à 10 euros, comme le nouveau gouvernement se plait à le faire. Depuis le début des années...
18 juillet 2017

In Sopha ou le courage d’une vie

In Sopha ou le courage d’une vie

In Sopha est connue de beaucoup au Cambodge et ailleurs. Elle est pourtant la discrétion même. Née en 1955 à la frontière du Vietnam dans une province reculée du sud du Cambodge, celle que l’on nomme affectueusement « Mme Sopha » a vécu essentiellement dans la province de Battambang, un temps sous le régime khmer rouge, avant de dédier sa vie à l’éducation et aux enfants. Portrait.

 C’est une grande dame dans un tout petit corps fragile, si frêle que l’on se demande où se cachent sa volonté si inflexible et sa force d’âme si déroutante. In Sopha suscite, à n’en pas douter, l’affection du moindre visiteur étranger qui la rencontre pour la première fois à Battambang, dans son bureau de Budhism for development (BFD), recroquevillée derrière son ordinateur, approchant ses petites lunettes de l’écran pour mieux lire, assise en tailleur sur son siège. Elle travaille pour Enfants du Mékong depuis 1992. D’abord traductrice des lettres des filleuls, elle est ensuite devenue responsable de l’équipe de BFD chargée du suivi des filleuls EdM dans six provinces du Nord-Ouest du Cambodge.

BFD en quelques mots

Budhism for development (BFD) est né dans les camps de réfugiés cambofgiens à la frontière de la Thailande et du Cambodge, en mai 1990. Cette OMG 100% Khmer a été fondé à la suite de la rencontre entre Yves Meaudre et Heng Monychenda ancien moine boudhiste cambodgien qui est aujourd'hui directeur de BFD. Lassociation vise à relancer notamment l'économie agricole,le soutien sanitaire et l'éducation dans les villages reculés de l'ouest et du nord du Cambodge

 

Soutenir l’éducation par le parrainage scolaire dans les villages perdus, depuis Pailin jusqu’en Oddar Meanchey où elle se rend régulièrement pour rencontrer les filleuls et leurs familles, c’est un peu une thérapie pour cet ancien professeur qui a survécu à l’horreur du régime khmer rouge. Une façon toute personnelle de relever cet ancien petit royaume sapé à la base par une idéologie de mort.
Sopha, c’est un caractère extrêmement discret et droit ; qui a toujours refusé de se faire acheter par ses élèves pour augmenter leurs notes aux examens, et qui a dû se faire raccompagner sous escorte plus d’une fois en sortant de l’université sous peine de représailles. Cela, c’était dans les années 1990 à Battambang, là où vit In Sopha depuis 1972, lorsqu’elle avait 17 ans.

 

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« Om »(grand mère) Sopha, « kru »(professeur) Sopha, fervente bouddhiste, ne revêt son « sampot »(jupe) de cérémonie que lors de mariages ou de grandes fêtes à la pagode. Grande contemplative de fleurs et d’arbres, elle est plus à l’aise accroupie sur le sol, à l’asiatique, que sur un fauteuil. Ce petit bout de femme, malgré son statut très respecté d’ancien professeur de français et de physique-chimie, n’a jamais abandonné une grande sobriété de vie. Ses chemises roses, jaunes ou vertes, elle les coud elle-même. Dans les bus bringuebalants qui la conduisent sur les routes du Nord-Ouest du Cambodge, elle sort impassiblement son tricot ou son point de croix. L’argent qu’elle gagne, elle l’économise pour ses cinq enfants, ses quatre petits enfants et aussi parfois (souvent), pour les quelque 407 filleuls EdM qu’elle connaît tous par leur nom et qui lui rendent largement son affection. Une forme d’austérité qui n’est pas sans rappeler une époque où elle fut forcée de porter des chemises noires et de travailler sous les ordres de gardes khmers rouges, non loin de la route nationale 5 qui joint Battambang à Phom Penh. C’était il y a seulement 40 ans.

Un rêve s’éteint

Avril 1975. Phom Penh est prise par les soldats khmers rouges et ses rues déversent des flots de citadins forcés de prendre la route de l’exode. Sopha a 20 ans et a obtenu son baccalauréat un an plus tôt à Battambang. Elle s’apprête à s’envoler pour Paris où son oncle l’attend : elle étudiera à la Sorbonne et deviendra avocat. Mais le régime ferme les frontières et coupe les routes.
Le rêve que s’était forgé avec bonheur cette francophile qui a commencé à apprendre le français dans son petit village du Sud-Est du Cambodge en CM1, s’évapore.

A Battambang, le tri des populations commence. Réputée pour ses bonnes notes, Sopha est embarquée entre avril et octobre 1975, avec 83 autres « intellectuels », en direction de l’université de Battambang.
« Ils sont venus me chercher chez moi, raconte-t-elle. Ils ont vu l’uniforme de pilote de mon oncle, notre armoire qui contenait beaucoup de livres de langues étrangères et de philosophie. Ils ont brûlé notre maison, devant moi. » Elle s’évanouit de peur et de tristesse. On l’embarque au centre de santé. « J’ai alors dit la vérité : que j’avais mon bac. ». On la loge dans l’université de Battambang avec les 83 autres « intellectuels ». Pendant six mois, Sopha et ses compagnons sont chargés de rédiger les listes de recensement des habitants de la province. Elle travaille « dans l’ombre », comme elle le raconte, le plus discrètement possible. On lui ordonne de souligner en rouge les fonctionnaires et les étudiants et de recenser les professeurs les plus âgés dans les communes et les villages. Elle dort dans une petite chambre attenante à celle d’un des chefs khmers rouges de Battambang

« Mettre en miettes »

 

Un soir, alors qu’elle ne dort pas encore, elle entend un bruit sourd de conversations et un mot résonne : « kamtich », soit littéralement, « mettre en miettes ».
Impossible de dormir.
« Le lendemain, à 9h, je suis allée voir un de mes chefs pour lui demander de rejoindre mes parents. « Je ne veux pas vivre avec l’Angkar(Nom donné au régime qui signifie littéralement « Organisation "ai-je dit, je veux vivre avec mes parents ». Le chef lui demande alors si elle a entendu une conversation la veille au soir. Elle nie. Trois jours plus tard, un soldat de 12 ans, un « fusil plus grand que lui » sur l’épaule, vient la chercher. Va-t-elle être tuée ? L’angoisse lui noue le ventre. Le chef devant qui elle se retrouve tente de la dissuader de partir : « il n’y aura rien à manger chez ta mère, me dit-il, on mange comme les cochons là-bas »

Elle se tait mais maintient sa demande et obtient finalement un laissez-passer. « Avant de partir, le chef m’ordonne de lui dire si j’ai entendu sa discussion la veille, avant de m’enjoindre de rester muette sur ce que j’ai pu entendre ». Ils lui donnent un vélo et elle accepte 500 g de sucre pour sa famille. Il lui reste 46 km à vélo à parcourir pour la rejoindre, accompagnée d’un étudiant.

Après un an passé avec ses parents, Sopha est envoyée dans un camp de travail forcé pour jeunes filles, pour travailler sur un barrage. Elles dorment à 60, à même le sol, sous un toit de chaume sans murs. Elles mangent un peu de soupe de riz aux liserons d’eau. La fuite est sanctionnée par des coups de bâton ou par la mort.
Sopha donne des cours aux enfants et habitants du village sous un arbre. Myope, elle est malgré tout obligée d’enlever ses lunettes, signe « intellectuel ». Vivant dans l’angoisse de se faire tuer, Sopha travaille dur sans jamais se plaindre. « Les gardes disaient que je travaillais comme un garçon. Je n’étais jamais malade. Je fabriquais des chapeaux pour nos chefs », se souvient-elle. Sopha n’hésite pas non plus à se faire passer pour folle lorsque des gardes tentent de lui faire lire le sigle UNICEF pour la tester ; se décoiffant et simulant une attitude absente. « Ce fut la période la plus dure », lâche-t-elle simplement, le regard lointain.

Pendant ce temps, le père de Sopha, agriculteur et directeur d’école, échappe par trois fois à la mort ou à l’envoi à la prison S21 de Phnom Penh. Recherché par les soldats du régime, il est caché à chaque fois grâce au chef du village, d’abord dans la forêt des Cardamomes, puis aux abords du grand lac Tonlé Sap et enfin, in extremis, dans un grenier du village.

 

Alors que la fin du régime de Pol Pot arrive, en juin 1978, Sopha sent qu’elle va devoir être mariée selon la volonté du régime khmer rouge – qui interdisait à deux jeunes de s’aimer sous peine de mort – et insiste auprès de son père pour rester célibataire. Quand le chef du village, à qui il doit la vie, lui demande la main de Sopha pour un jeune agriculteur « travailleur », son père n’a pas le choix. Ils se sont mariés en présence du chef du village, avec quatre témoins chacun. Habillés en noir, ceints du krama traditionnel. Pas de cérémonie à la pagode, mais un salut aux personnes âgées du village et au chef. Sopha a les cheveux courts, comme l’ordonne l’Angkar pour les femmes.

 

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« Tout passe »

Quand on lui demande comment elle résistait au désespoir, Sopha a cette réponse sortie tout droit d’une âme cambodgienne qui voit le temps comme un cycle perpétuel et répond sagement : « tout passe, rien ne reste invariable ».
Sopha a été sauvée par sa capacité de travail et tout ce que lui avait transmis son père en connaissances agricoles qui lui ont permis de ne pas être rangée dans la catégorie des intellectuels et des fonctionnaires tués d’office.
Sopha n’est pas devenue avocat. Elle a témoigné en 2005 au Sénat à Paris lors d’un colloque sur l’enfance et la guerre et elle en a pleuré. Elle a dédié sa vie à sa famille, décidant de vivre avec le mari qu’on lui avait donné et de construire son foyer. Elle a dédié sa vie à tous les enfants démunis mis sur sa route depuis.

 

 

 

17 juillet 2017

Xi Jinping censure son double Winnie l'Ourson / Les proches de Liu Xia inquiet de son silence

Winnie l'Ourson, accusé de ressembler au président Xi Jinping, censuré en Chine

La Chine vient de censurer Winnie l'Ourson sur ses réseaux sociaux. La raison? Le personnage y est trop souvent comparé au président Xi Jinping, avec lequel il entretiendrait une ressemblance.

« Quel mal a donc fait cet adorable ourson amateur de miel ? »

L'omniprésente messagerie WeChat, très utilisée en Chine, a supprimé l'image de l'ourson dans sa galerie d'autocollants, mais les utilisateurs pouvaient toujours diffuser leurs propres images animées du célèbre personnage créé en Grande-Bretagne dans les années 1920

 

« Pauvre petit Winnie. Quel mal a donc fait cet adorable ourson amateur de miel ? » s'interrogeait un internaute sur Weibo.Alors qu'approche le congrès quinquennal automnal du Parti communiste chinois lors duquel le président Xi Jinping devrait obtenir un nouveau mandat à la tête du pays, les censeurs de Pékin sont très vigilants quand il s'agit de protéger l'image du chef de l' état

 

Le président chinois moqué par des internautes

Les premières comparaisons entre l'ourson rondouillard et le chef de la deuxième puissance économique mondiale ont fait leur apparition en 2013, lorsque des internautes ont superposé une image de Xi Jinping et de Barack Obana avec celle de Winnie et de son ami Tigrou,le petit tigre.

 

DE2wzQTXcAEdFZ0l'année suivante ,les moqueurs recommençait avec une photo du président chinois et du Premier ministre japonais Shinzo Abe, comparée à une image de Winnie serrant le sabot du Bourriquet, le petit ane du dessin anilé.

En 2015, l'image du président chinois passant les troupes en revue était comparée à celle de l'ourson debout dans une voiture décapotable. L'image est devenue « la photo la plus censurée de l'année en Chine »

c'est vrai qu'il se ressemble 

Historiquement, deux choses ne sont pas autorisées (en Chine): les organisations politiques et les actions politiques. Cette année, une troisième interdiction s'est ajoutée à la liste: parler du président"

 

les proches de la veuve de Liu Xiaobo inquiets de son silence

De nombreux amis du dissident chinois et prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo, décédé jeudi des suites d'un cancer, s'inquiétaient dimanche pour sa veuve qu'ils n'arrivent plus à joindre.

Ces proches de la poétesse Liu Xia disent ne plus avoir de nouvelles d'elle depuis le décès de Liu Xiaobo, premier prix Nobel de la paix à mourir privé de liberté depuis le pacifiste allemand Carl von Ossietzky décédé en 1938.

Dans son immeuble à Pékin, dimanche soir, un garde de sécurité en uniforme était assis en face de l'ascenseur et un homme en civil, qui a refusé de décliner son identité, a fait sortir des journalistes de l'AFP qui avaient sonné à l'appartement de Liu Xia.

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont exhorté le gouvernement chinois à laisser Liu Xia partir à l'étranger.

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Liu Xia, veuve du Prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo, prie alors que les cendres de son époux sont dispersées en mer, le 15 juillet 2017 au large de la ville de Dalian en Chine. Photographie fournie par le service de presse de Shenyang.© Shenyang Municipal Information Office/AFP

 Les autorités ont diffusé samedi des images la montrant lors des funérailles de son époux et lors de la dispersion de ses cendres en mer.

"Nous sommes très inquiets. Nous avons vu sur les photos des autorités lors des funérailles qu'elle est faible et affectée. Elle semble la personne la plus triste au monde", a déclaré à l'AFP Hu Jia, un militant basé à Pékin et proche de Liu Xia. "Si je pouvais la voir, j'essaierais de la réconforter."

Bien qu'elle ne soit pas engagée en politique, son épouse faisait l'objet d'une surveillance politique depuis cette attribution du prix Nobel en 2010.

L'appartement de Liu Xia à Pékin était un des seuls d'une rangée d'immeubles à être surveillé dimanche par un garde de sécurité.

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Liu Xiaobo, Liu Xia (c) et son frère, Liu Xiaoguang (L), recevant les cendres du défunt après son incinération, le 15 juillet 2015 à Shenyang

Ces sept dernières années, Liu Xia n'a été autorisée à quitter son appartement de Pékin que pour rendre visite à ses parents ou à son mari dans sa prison de la province de Liaoning (nord-est), où il purgeait une peine de 11 ans de détention avant d'être hospitalisé début juin.

Liu Xia avait perdu son père l'année dernière, et sa mère cette année.

"Il n'y a pas de priorité plus grande que de faire sortir Liu Xia. Le fait que les autorités aient diffusé les images de la torture qu'elle subit illustre cette urgence"

Un autre ami du couple, Ye Du, a dit avoir eu pour la dernière fois la famille vendredi matin, mais qu'elle semblait nerveuse et refusait de parler des arrangements pris pour les funérailles.

"Liu Xia est clairement contrôlée", a dit Ye Du à l'AFP, en précisant que les "activités du deuil" étaient aussi l'objet d'un "contrôle étroit".

Patrick Poon, spécialiste de la Chine à Amnesty International, a indiqué de son côté que Liu Xia, 56 ans, souffrait de dépression et de problèmes cardiaques, et que l'incapacité de ses amis à la joindre était "étrange".

"Pourquoi refuserait-elle soudainement de communiquer avec ses amis à un moment où elle a besoin que les autres la réconfortent?", a-t-il demandé.

Avec Xi Jinping qui se prend pour un Dieu tout est possible. Il ne faut pas compter sur les gouvernements des autres pays, Euope, Asie, Afrique, Amérique du nord ou du sud, pour intervenir car ils sont tous peur de la Chine militairement et économiquement.

Peut on rèver qu'un jour un Président soit capable de dire ses quatre vérités à la Chine. Est il simplement né?

 

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